On a profité du confinement pour se pencher sur l’Histoire de Lille. Une Histoire faite de nombreuses histoires … Nous avons donc contacté la référence en la matière qui s’est fait un plaisir de nous livrer des secrets bien cachés sur Lille. La référence, c’est Clémence d’Une bulle sur les pavés, qui propose des visites insolites de la ville en petits groupes. C’est donc avec grand bonheur qu’on a laissé la parole et la plume à notre experte lilloise. La bonne nouvelle, c’est que les visites qu’elle propose vont reprendre début juin … donc si vous êtes aussi curieux et aussi amoureux de Lille que nous, n’hésitez pas à vous faire une de ces visites … à Lille et même à Cassel !
L’île avec ou sans canaux !
Rien que le nom d’origine de la ville devrait vous mener sur la piste… Lille vient de « La Isla », c’est-à-dire « l’île ». Imaginez Bruges, Amsterdam et maintenant Lille. Enfin avant, parce que vous avez bien dû remarquer qu’à part la Deûle et la pluie, l’eau se fait plutôt rare ici… Et pourtant ! Certains de ces canaux se trouvent toujours sous vos pieds. C’est le cas du canal St Pierre, côté îlot Comtesse, ouvert aux plus curieux lors des journées du patrimoine. La plupart ne sont plus visibles à l’œil nu, mais vous pouvez assez facilement les imaginer. Suivez le guide, on vous donne quelques tips ! Un pont qui enjambe l’avenue du Peuple Belge ? Sous le Pont Neuf coulait le canal de la Basse Deûle ! Des passerelles menant au passage des Weppes et aux maisons à l’arrière de la cathédrale ? Eh oui ! Canaux ! Des caves inhabitables dans le Vieux-Lille ? Canaux riment avec humidité, eh oui ! Pour la petite histoire, on les a fait disparaitre pour des questions d’insalubrité quand le Vieux-Lille était encore un quartier malfamé et très pauvre suite à l’industrialisation de la ville. Mais l’un des projets de Martine Aubry n’est/était autre que remettre à jour certains canaux du Vieux-Lille. Ça aurait de la gueule, en effet, mais pas sûr qu’on en voit la couleur un jour !
Tout est plus beau vu de la motte !
Difficile d’imaginer qu’avant la construction de Notre-Dame de la Treille se trouvait à cet endroit précis les fondations mêmes de Lille ?! Il y a fort fort longtemps, Lille comptait parmi ses monuments majeurs la motte castrale. La quoi ? En bref, une motte castrale c’est une butte, appelée « tertre » dans le jargon, couronnée par le château seigneurial, et très souvent entourée d’une barrière de protection. Dans notre cas, des canaux, mais on en dit pas plus pour l’instant, car c’est une histoire que nous gardons pour plus tard. Pour faire simple, c’est le symbole du pouvoir de celui qui dirige, et en plus c’est visible à des kilomètres ! Si la balade dans l’Audomarois vous tente, il en reste un bel exemple à St Omer. Pour en revenir à notre Motte Madame, de son p’tit nom, elle devint le Cirque, avant de disparaître à tout jamais dans les couloirs du temps, et surtout d’être arasée pour la construction de la basilique/future cathédrale de la Treille au début des années 1850. Alors, on vous arrête de suite, rien à voir avec Arlette Gruss… Le Cirque était un lieu de loisirs : bals, théâtre, café, bains, etc. Tout pour plaire ! D’où la rue du Cirque située à proximité de l’ancien îlot. Eh oui !
Un « Théâtre » dans la place !
Souvent appelée place de l’Opéra, on est navré de vous décevoir, chers amis Lillois, mais vous nous racontez des carabistouilles… Bon, pour votre défense, cela peut se comprendre puisqu’aujourd’hui s’y trouve l’Opéra de Lille. Et pourtant, cette charmante place se nomme bel et bien place du Théâtre en hommage à l’ancien Théâtre Lequeux, du nom de son architecte Michel-Joseph Lequeux, qui y siégeait. Les photographies anciennes (preuve en image) valent le coup d’œil ! Pas de place et un théâtre, quasiment collé à la Vieille Bourse, dont l’entrée se faisait côté rue Faidherbe, face à la gare. Malheureusement, ce théâtre connut un sort terrible, comme bon nombre de monuments lillois, puisqu’il a brûlé ! Dans la nuit du 5 au 6 avril 1903, un incendie se propagea dans le bâtiment pour ne laisser que débris et poussière derrière lui. Même Apollon, à qui on a confié sa protection, ne put rien faire ! On ne lui en a pas tenu rigueur pour autant, puisqu’il trône aujourd’hui fièrement au sommet de l’opéra, entouré de ses muses.
Quand Napoléon assiégeait la Bourse !
Vous avez probablement déjà repéré cette marque étrange au sol et en plein cœur de la Vieille Bourse… Vous vous êtes peut-être même demandé ce qu’il pouvait y avoir à cet endroit précis ?! On vous le dit de suite, rien ne sert de défoncer la dalle, façon Indiana Jones, car aucun trésor ne se cache en dessous ! Enfin, à priori… Par contre, on sait qu’un grand petit homme fut le maitre de ses lieux pendant de nombreuses années, à la demande même de la Chambre de Commerce de Lille en 1853. Cet homme n’est autre que Napoléon Ier, enfin plutôt sa statue, et la marque au sol est celle de son socle. Mystère résolu ! Cette dernière, déplacée en 1976 pour laisser de la place, peut être admirée aujourd’hui en parcourant le Palais des Beaux-Arts, PBA pour les intimes, de Lille. On vous invite à prêter attention aux deux vrais trésors industriels du Nord de la France à l’époque : la betterave à chuc et le lin.
St Etienne par-ci, St Etienne par-là !
Rue St Etienne, rue du Curé St Etienne, rue des Débris St Etienne… J’sais pas vous, mais on a bien l’impression qu’on nous cache quelque chose du côté de la Grand Place de Lille ! Alors, oui, il y a bel et bien une église Saint-Etienne un peu plus loin, rue de l’Hôpital militaire, mais ce n’est pas la toute première à porter ce nom ! Imaginez la Grand Place, lieu de pouvoir par excellence chez les Nordiens que nous sommes, bordée par une église côté Alcide, Soleil d’Or et rue Esquermoise. Vous la voyez ? Non, c’est normal, puisque cette dernière est complétement détruite en 1792 lors du siège de la ville par les Autrichiens. La raison de sa disparition soudaine ? Je vous la donne en mille… Ravagée par les flammes ! Oui, elle aussi… Alors pour garder en mémoire cette ancienne paroisse de Lille, on a prêté son nom aux rues voisines. Ne vous inquiétez pas trop pour l’église Saint-Etienne IIème du nom, car suite à cette date clé de l’Histoire de Lille, la ville a accueilli une Déesse au regard de braise prête à en découdre avec l’envahisseur !
Jeu concours
Gagnez une visite insolite (pour une personne) de Lille (ou Cassel) avec Une Bulle sur les Pavés ! (18€)
POUR GAGNER :
>> Taguez votre ami « le plus incollable » sur Lille et écrivez votre lieu préféré de la ville dans les commentaires Facebook de l’article !
>> Tirage au sort mardi 26 mai à 12h !
Les visites insolites reprennent en juin avec Une bulle sur les Pavés !
Vous pourrez retrouver la visite phare pour découvrir Lille et Cassel « Carabistouilles et cafougnettes » à partir de début juin.
Tous les jeudis, visite des audacieuses en mode afterwork, avec une visite sur les nanas qui ont fait l’histoire de Lille !
Visite en petits groupes (9 max) avec port de masque obligatoire et respect de la distanciation sociale.
Voir le site et les visites ici
3 commentaires
je suis Lilloise et je suis folle de ma ville chérie, j’ai fait ma communion a la paroisse st st Etienne rue de hospitale militaire ( ou il y avais l les armées ,,, mon église avais la particularité d’avoir deux entée,, a droite église Polonaise, et a gauche l’autre catholique,, j’ai fait ma confirmation a l’église st Sauveur avec le Cardinale Liénard, il il a aussi rue Solférino
la magnifique église du Sacré Cœur,
Née à Lille en 1970 je viens d’apprendre de nouvelles choses merci.
Bonjour,
Etudiant a Lille en 1970 je logeais sous les toits d’une mansarde avec 2 fenêtres rue Solférino.
Nostalgie aidant, je recherche un annuaire téléphonique des années 1968 à 1975.
A votre bon coeur si vous le trouvez dans votre grenier…
Henri DUHAMEL
lille@duhamel.it