Trentenaire confirmé, j’ai passé mon adolescence à enfiler les kebabs comme des perles, sans prendre le moindre gramme. Privilège de jeunesse. Je dois dire que c’est assez circonspect que j’ai observé l’arrivée en force du french tacos partout en ville. Genre de sandwichs fourre tout avec lesquels les jeunes font des concours pour savoir à qui reviendra la palme de la mauvaise recette. Un blasphème absolu à toute idée de cuisine.
Le kebab de fin de soirée
Quoi de mieux qu’un kebab après un apéro qui a duré 6h ? Rien. Après une soirée arrosée, on est tous passés par la case kebab. Le plaisir malsain qui sauve ta nuit voir même la gueule de bois du lendemain et qui achève en beauté la nuit dévastatrice que tu viens de passer. Alors que ton mix tacos avec du boursin, cordon bleu frite supplément cheese nuggets va illico te faire vomir mon pote …
Trop de choix tue le choix
Niveau calories, on ne va pas chipoter. Dire que le kebab serait moins calorique n’aurait pas de sens dans cet argumentaire anti tacos. Mais parlons goût plutôt. Avec le taco, tu as la possibilité de mélanger dans la galette de blé dur xxl, jusqu’à 4 viandes, 2 sauces et une quinzaine d’extras, des frites et du fromages … Une tonne de combinaisons possibles qui augmentent fatalement le risque de se retrouver avec n’importe quoi dans la bouche. Avec le kebab, c’est galette ou pain, poulet ou boeuf, Et puis salade, tomates, oignons. Basta. Tu choisis enfin ta sauce entre samourai et sauce blanche (parce qu’avec les autres, c’est plus un kebab).
L’arnaque des giga tacos
Certaines enseignes proposent aux jeunes des tacos géants de 2kg avec 5 viandes à manger intégralement en 2h max. Si tu finis ton giga taco, bingo il est remboursé. Merci mais non merci. C’est quoi le projet ? Vomir ? L’overdose ? Un AVC immédiat ? Et puis c’est pas avec ton petit corps de 50kg que tu vas réussir à avaler un monstre pareil… Jeu de merde.
Trop de marketing pour de la junk food
Par ailleurs, les Tacos sont des lieux marketés avec soin. Dans notre société de l’image où tout doit être “instagramable”, les Tacos ont su prendre ce virage en proposant des lieux cool où il fait bon se poser. Non, ce qu’on veut, c’est un lieu à la peinture défraichie, où on met la sauce de tes frites directement sur le papier de ton plateau. Bim ! Le kebab c’est de la vraie malbouffe qui tache, sans chichi, sans emballage.
Un taco c’est mexicain et pas à la mode française !
Dernier argument, on sait que la géographie c’est pas trop ton fort mais le taco, c’est un truc de mexicain. Et il y en a plus d’un là-bas qui doivent se retourner dans leurs tombes quand on voit ce que les français en ont fait… Non, définitivement, ce qui nous gêne dans le french taco, ce n’est ni son côté calorique, ni le fait que ça ressemble à la junk food poussé à son paroxysme mais plutôt parce qu’on a l’impression qu’on y a mis a l’intérieur les restes du frigo sans se demander si ça allait bien ensemble. Même si aujourd’hui les instants kebab se font (heureusement) de plus en plus rares, nous resterons fidèles à cette spécialité qui a accompagné nos soirées éthyliques et nos déjeuners d’étudiants sans tunes … La belle époque !