Christophe, 34 ans, est l’archétype même du jeune normal. Une envie chronique de célébrer la vie qui commence pendant les études, un taf qui paie, des soirées de plus en plus excessives. Les beuveries et la cocaïne étaient devenues sa raison de vivre, une quête d’adrénaline insatiable jusqu’au jour où il s’est lancé le défi d’une année d’abstinence. Retour sur l’expérience qui a changé sa vie et lui a permis de reprendre le contrôle.
- A quoi ressemblait ta vie avant ta résolution ?
Ma vie était celle d’un cadre supérieur, trentenaire, diplômé d’école d’ingénieur et qui bossait comme un malade. Je trouvais dans l’alcool une échappatoire qui se concrétisait en beuveries totales et systématiques. Mon entourage me ressemblait et collait à cet art de vivre. Même en semaine, tu sortais boire un verre ou deux et ça partait en cacahuète jusqu’à 7-8h du mat. Du coup parfois, je n’allais pas bosser. Et quand j’y allais j’étais dans le mal presque à chaque fois. Tous les weekend, chaque vendredi à la fin de la semaine de boulot, on mettait les bouchées doubles ! J’essayais d’assouvir mon amour de la fête, des femmes, des rencontres, des discussions… Je cite souvent Charles Bukowski « quand il se passe quelque chose de bien, je bois pour fêter, quand il y a quelque chose de mauvais, je bois pour l’oublier. Quand il ne se passe rien, je bois pour qu’il se passe quelque chose ». Dans ce milieu fêtard, la cocaïne est apparue naturellement. Tout le monde était bourré à 1h, on se faisait des lignes. Ca me permettait de tenir plus longtemps et d’aller encore plus loin dans le destroy. Notamment sexuel. J’ai toujours aimé faire la fête et boire, depuis les études mais c’est monté crescendo avec un pic les deux dernières années (32 ans).
- Qu’est ce qui t’a décidé ? Quel a été le déclic ?
Les lendemains étaient de plus en plus difficiles. La prise de conscience s’est faite en plusieurs étapes. J’ai quitté mon taf qui ne me plaisait plus. Et j’ai pris du temps pour réfléchir. Je me suis rendu compte que l’alcool et les substances me procuraient l’effet inverse que ce que je recherchais. Je recherchais du contact humain, en fait ça m’isolait. Je voulais multiplier les partenaires sexuelles et je finissais toujours avec la même fille après mes soirées. Je cherchais une qualité sexuelle que je n’obtenais plus. Sur le plan humain, ça m’a même isolé de mes amis. Je passais mon weekend a cuvé et je n’avais pas la force d’aller diner chez des amis, de faire des petits sorties ou du sport. Plus de contact avec la nature non plus. Je m’éloignais des petits plaisirs de la vie. Mes relations étaient factices avec des gens que je voyais seulement en soirée et toujours dans des états seconds.
Je me suis posé la question du sens à tout ça ? Est-ce que j’ai vraiment besoin de substance pour être bien en soirée et faire ce qui me plait ?
Un matin, je rentrais d’une soirée. Je me suis vautré complètement ivre, je me suis « niqué » le genou. J’ai perdu une énième fois ma carte bleue, une énième fois mon portable, la totale. Le truc classique qui arrive quand t’as 3g… Le lendemain, c’était le déclic. Marre de la place qu’ont l’alcool et les substances dans ma vie, j’arrête pendant un an ! Ce qui me laissait l’opportunité de reboire de manière heureuse au bout d’un an…
- Comment ça s’est passé ? Et qu’est ce qui a changé littéralement ?
Il s’est passé plein de choses. Ca a été extrêmement bénéfique. Physiquement, je me sens beaucoup mieux. J’ai retrouvé la forme, le sport et j’ai perdu 6 kg. Au niveau financier, je claquais 200 à 300€ par soirée, autant dire que ça m’a fait du bien. Ca m’a permis aussi de me remettre aux choses qui me tenaient à cœur, comme la musique. J’ai pu prendre du recul sur moi et sur ce qu’étaient mes vraies valeurs. Aujourd’hui, j’ai envie d’agir sur les choses qui m’énervent dans la société. Ca m’a aussi permis de vivre une belle relation amoureuse et d’avoir un chien que j’adore. J’ai appris à mieux me connaitre sur le plan des émotions. Je continuais à aller à certaines soirées sans boire mais je rentrais pas tard. La tentation était forte au début. Sur une échelle de 0 à 10 (0=facile, 10= impossible) je dirais que j’étais à 8 les 3 premiers mois, à 5 les 6 mois suivant et à 3 les 3 derniers mois.
- Où en es-tu aujourd’hui vis-à-vis de l’alcool ? Quelle est la suite pour toi ?
J’ai repris depuis un mois une consommation d’alcool que je qualifierais d’ivresse heureuse. Avant les produits étaient au centre de toute ma soirée. Maintenant, je le vois comme un plaisir supplémentaire. J’aime toujours être un peu bourré avec les potes mais je n’ai plus envie de finir à l’envers. Aujourd’hui, fini le destroy !
- Est-ce que tu conseilles cette expérience ? Et pourquoi ?
Je conseille vivement cette expérience pour trois raisons principales. C’est un super challenge vis-à-vis de soi-même, notamment d’apprendre à s’amuser sans alcool. Ca permet de se reconnecter avec soi-même et de mieux se connaitre. La 3e bonne raison est le gain de temps ! Quand t’arrêtes de boire, tu récupères plein de temps pour pouvoir faire plein choses ! Tes weekend sont deux fois plus longs car tu ne le passes pas à cuver…
2 commentaires
C’est chaud comme article
« Christophe, 34 ans, est l’archétype même du jeune normal. »
Non mais c’est vrai, tous les gars de 34 ans se droguent à la coke et boivent. J’aimais à peu près votre site à vos débuts mais peut-on parler de pépite ?
Vous jouez sur des clichés en nous faisant croire que ce sont des généralités. L’article ne me dérange pas (loin de moi l’idée d’être frustré ou coincé par rapport à ces usages « normaux »), l’article me fait pitié, c’est tout.
Je ne viens pas sur votre site pour lire du Capital, Enquêtes Exclusives ou toutes ces merdes qui nous pourrissent le cerveau.